Ghost of Christmas Past

Carlos est réapparu. Carlos a l'habitude de disparaître et de réapparaître, n'empêche que là, ça faisait quand-même un an et demi que je ne l'avais plus vu. Un an et demi que sa guitare et son ampli moisissaient chez nous.

La dernière fois que j'avais esperé qu'il apparaisse, c'était le jour de la Fête de la Musique, dans le cadre du festival à l'IFAL. On devait donner un concert en duo, lui à la guitare, moi aux claviers. Deux heures avant le concert, toujours pas de trace de Carlos. Je demande aux organisateurs d'annuler notre prestation et de trouver un groupe de rechange. J'avais le même jour au même endroit un autre concert avec mon autre groupe, je me suis donc concentré sur ça.

Et voici qu'aujourd'hui, il réapparaît. On discute de nos chemins de traverse respectifs, non, moi, pour l'instant, je n'ai plus de groupe du tout, et lui? Lui, il gratouille avec un autre guitariste de temps en temps. Mais si j'en avais envie, on pourrait refaire un p'tit truc, disons, en février? Ouais, pourquoi pas.

On répétait chez moi dans le salon, Carlos, Adrian et moi (de gauche à droite sur la photo). Plus tard Juan Carlos le percussioniste s'est joint à nous. C'est Carlos qui composait toutes les choses. Nous, on y mettait nos grains de sel, quels arrangements pour celle-là? Un son piano, orgue? Des cordes en sus? Non, on a déjà fait ça sur Cuando las cosas cambian. Ah? Et la deuxième guitare, alors? en arpèges ou en accords? Au fil des répétitions, la chanson prenait corps, s'étoffait, il y a parfois eu quelques moments de grâce, pendant ces après-midi, où nous sentions que ça y est, au poil, ne changeons plus rien.

Il y a eu aussi quelques concerts, à l'IFAL, dans des cafés de Mexico. J'avais commencé à sous-traiter avec un type qui possédait un vrai studio d'enregistrement; on allait bientôt enregistrer un CD auto-produit. Et puis soudain, la débandade, Adrian qui est parti sans laisser de nouvelles ni d'adresse, Juan Carlos qui a préféré se consacrer à son boulot, puis Carlos, parti lui aussi, abandonnant sa guitare et l'ampli comme une sorte de gage de retour. Ainsi vont les choses, surtout au Mexique.   

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Rubrique "c'est quoi cette... cette...?" Ne vous attendez à rien de génial, le son est limite pourri, il y a quelques erreurs etc. On avait enregistré cette composition de Carlos avec quelques autres en 2002 chez un pote sur son studio portatif, juste histoire de voir comment on sonnait. Le problème, c'était que pendant l'enregistrement, par manque de bafles, les deux autres étaient incapables d'écouter ce que je fabriquais sur le clavier et qu'il fallait que je leur signale par grands signes de tête où on en était. J'ai rajouté plus tard un léger effet d'écho et un fade-out. Le nom du groupe? Pour être honnête, je n'ai jamais su ce que ça voulait dire...