On en remet une couche? Cette fois-ci, ça se passe en Allemagne, à Francfort. En résumé: une Allemande d'origine marocaine, femme battue, avait demandé au tribunal d'accélérer son processus de divorce, ce qui a été refusé par la juge sous prétexte que l'Islam permettait des châtiments corporels. Oups. S'ensuit un tollé d'indignations: associations féministes, partis politiques toutes tendances confondues, associations d'ex-musulmans et même des associations musulmanes, pour qui la violence conjugale n'est pas du tout couverte par l'Islam.

La juge, qu'on dit pourtant expérimentée, a-t-elle voulu être plus catholique que le Pape? Est-ce la peur du scandale qui l'a menée à un jugement scandaleux? Quoi qu'il en soit, on voit se multiplier dernièrement dans pas mal de pays une curieuse tolérance. Soit qu'on fait passer la religion avant la justice, et que je pourrais donc, au hasard, me référer au culte de Baal-Moloch pour justifier quelques petits meurtres routiniers nécessaires à ma sensibilité de croyant (cf. Jacques Martin, Le tombeau étrusque) - et dans ce cas l'absolu religieux nous mène tout droit au relativisme juridique. Soit on a une vision apparemment simpliste d'une religion, on part du fait que de toute façon, ça passe comme ça chez tels croyants ou tels autres, et on laisse faire, puisque ce sont des coutumes qui ne nous concernent pas.

Dans ce dernier cas, celui qui nous concerne, on aurait au moins pu consulter un spécialiste; ce n'est pas ça qui manque. Mais d'un autre côté, pourquoi faire, puisque la religion n'était pas en cause. Il s'agissait bien d'un affaire de violence conjugale, contre laquelle il y a des lois bien précises qui s'appliquent à tout individu sur le sol allemand. Inutile de rappeler que ni le Coran ni la Bible n'ont leur place dans une salle de tribunal. C'est aussi inconcevable, aussi absurde que de crier "objection, Votre Honneur!" dans une église ou une mosquée ou n'importe quel endroit religieux dès qu'un verset proféré ne nous revient pas (et Dieu sait s'il y en a).

Rubrique "c'est quoi ces jugements?": Celui de Pigmeat Markham, un comique noir né en 1904, a été tardivement enregistré en 1968 et peut être considéré comme un précurseur du rap. Contrairement à ce que le titre semble indiquer, la chanson de Mary Wells, chanteuse soul Motown, n'a rien à voir avec la violence conjugale. Même que, deux ans plus tard, en 1964, elle interprêtera ce qui allait devenir sa chanson fétiche, My Guy. La peur d'une apocalypse atomique a plus d'une fois inspirée Rick Davies, la moitié pessimiste de Supertramp. La chanson conclut l'album éponyme parue en 1974.

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