C'est probablement comme ça devant tous les grands studios de la planète: à la sortie du parking souterrain, un groupe de fans s'est assemblé pour tâcher de faire un petit coucou à leurs stars favorites, sur l'air de "vous qui passez sans me voir".

Gardons les proportions: pas de grandes limousines vitres fumées gardes du corps dobermann, non. Trop locales pour ça, les stars. Nous sommes chez Televisa, grosse fabrique télé, créatrice surtout des fameuses telenovelas, exportées un peu partout. Il est six heures du soir, les stars ont fini de tourner, du moins sur cette orbite, et rentrent chez eux. A l'entrée, des jeunôts attendent d'être sollicités pour un improbable casting, fringués et coiffés comme des héros de manga, sur l'air de "je m'voyais déjà".

J'ai rendez-vous avec Roberto pour l'enregistrement d'une voix off en francés pour un publi-reportage sur l'entreprise. Je passe différentes barrières avec mon autocollant scotché sur la chemise. Une fois à l'intérieur, je croise ceux et surtout celles qui ont réussi. Elles, du moins, sont reconnaissables à leur panoplie glamazone - mais comme je ne regarde pas les telenovelas, je n'en identifie aucune. Je devrais faire un effort...

...Me dis-je en descendant dans le sous-sol du bâtiment 5, là où oeuvrent les techniciens. Montage, son, transfers, enregistrement divers, du matériel sophistiqué à souhait. Avec Roberto, on se met au travail. Présentation de l'entreprise pour un public français et européen. Pardon? Plus d'emphase sur le mot "Televisa"? Ah non, ça ne marchera pas, on n'aime pas trop le pathos, en France, le moi y est haïssable! Hein? Oui, surtout celui des autres. Bon, tant pis, c'est comme tu veux: "TeleVIIIISAAAAA!"

Je remonte deux heures après. Il fait nuit. Des ouvriers déménagent les décors pour "Lola - erase una vez". Je prends quelques photos. Un déménageur me zyeute. "Attention à ne pas te faire chopper par les gardiens", me lance-t-il. Ouof, c'est juste pour ma meilleure moitié, qui avait bossé ici-même, il y a dix ans. Et puis, c'est pas Fort Knox, non? Si?

Rubrique "c'est quoi ces poussières d'étoile?": Force est de constater que pas mal de titres de la discographie princière ont passablement vieillis. En attendant un prochain et probable revival, ce titre issu de Purple Rain (1984). Bowie, ce serait plutôt le contraire: ce sont ces albums récents qui sonnent fatigués. Rien à voir en tout cas avec la magnificence glam de la période Ziggy Stardust (1972). Pour finir, une petite rareté et un trésor oublié: Stella avait à peine 14 ans quand elle a co-écrit ce titre avec son oncle en 1963, une satire hilarante du phénomène yéyé, qu'elle interprête d'une voix boudeuse. Trois ans plus tard, elle ironisera sur les "beatniks d'occasion" et à fin des années 60, elle ira rejoindre le plus mythique des groupes prog rock français, Magma. Bref, encore une grande oubliée, dont la biographie reste à écrire.

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