On a beau être amoureux du Mexique, ça ne nous empêche pas d'être très conscient des problèmes qui secouent le pays, un des plus graves étant: la violence. On savait déjà que le Mexique se classe à la première place des enlèvements au niveau mondial, on dit maintenant que le narcotraffic fait plus de victimes que la guerre en Irak. Quand on a vécu quelques années au Mexique, on finit d'ailleurs par connaître pas mal d'histoires, soit par ouï-dire, comme ce serveur l'année dernière à Zihuatanejo, qui racontait comment une famille entière de son pueblito a été massacrée à coups de machete, soit par des gens de notre entourage: ce Français, par exemple, qui avait essayé de monter une petite affaire d'import-export; apparemment il y a eu de la dispute avec un associé; pour le Français, ça s'est terminé par une balle dans la tête. Il y a à peine une semaine, une des tantes de ma meilleure moitié a failli se faire enlever en revenant de Malinalco. Elle a pris une balle dans l'épaule et elle a eu juste le temps d'arriver à l'hôpital où on a pu l'opérer. On se plait à évoquer la violence ancestrale du Mexique - et de fait, elle l'est - mais je vous laisse imaginer le traumatisme des victimes, en supposant qu'elles survivent.

Pour toutes ces raisons et pour la deuxième année consécutive, une marche blanche a été organisée samedi dernier dans la capitale. Consigne: venir habillé tout en blanc. Apportez une bougie (et un parapluie, puisqu'on est en pleine saison).


Si ça va servir? Inutile de se faire trop d'illusions; aucun narcotrafficant et/ou assassin en puissance n'y fera attention. Tout le monde le sait, les manifestants aussi: ce sont les policiers chargés de surveiller le cortège le long du Paseo de la Reforma et jusqu'au Zocalo qui passent un sale quart d'heure. "Si no pueden, renuncien!", leur a-t-on scandé, "Si vous n'êtes pas capable, démissionnez!" 


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