... Et pour cause, la fête des morts approche. Et comme au Mexique, la mort est plutôt joyeuse, qu'un peu partout dans la ville sont affichés des images de squelettes qui s'amusent comme des petits fous, douleurs musculaires en moins, je décide de fêter ça avec mes élèves. Mercredi soir, avec le niveau D, on se retrouve à la cafète. Norma a apporté le pain des morts, dans une version "Pasteleria suiza", c'est à dire fourré chantilly, ouf! bonjour les calories, mais aussi, c'est le cas de le dire, on ne vit qu'une fois, au diable l'avarice. Teresa, l'étudiante en gastronomie, a eu soin de préparer le chocolat chaud, et quel chocolat! aromatisé à la cannelle avec un zeste de piment, qu'elle a ajouté, dit-elle, pour expérimenter. Victor, a amené du vin espagnol et Marta une quiche bien de pas chez eux. Nous voilà servis, et puis ça va être l'heure des calaveritas, c'est à dire des petits poèmes censés nous expliquer comment la mort ira nous prendre. Afin de corser le tout, j'avais insisté que ce soit écrit en français, genre "prof qui perd pas le nord". Tout le monde a donc composé pour la première fois une calaverita en français, mais - et là, j'étais assez surpris - pour certains d'entre eux, c'était la première calaverita tout court. Hum... y a des traditions qui se perdent. Norma m'en a fait une, je vous la livre telle quelle:

 

 

  • Volker, le professeur
  • trés brillant et simpatique, a la fin a mort
  • Une conjugaison lui a assesiné
  • Entre le parfait et l'imparfait
  • Cet homme français a voulu conjuger
  • le verbe fumer:
  • "Je fume
  • Je fumais
  • J'ai fumé..."
  • ...Il a dit finalment en passé.
  • Par-ce que la mort l'a quite
  • De sa bouche le cigarrette
  • Elle lui a pris de la main et lui a emené
  • Au royaume des verbes de l'éternité 
  • Sympa, non? (kof, kof). Voilà où on en est après 350 heures de français (penser à revoir les pronoms directs et indirects la semaine prochaine). À cela s'ajoute le petit crâne en sucre ou en chocolat avec le prénom du calavérisé collé dessus en guise de cadeau.

    Le lendemain 7 heures du mat, rebelote, avec mon niveau E. Cette fois, c'est Alheli qui s'est chargée du pain des morts et Tamara du chocolat, dans une version moins expérimentale, mais tout aussi délicieuse. Pas de calaveritas, on n'est guère inspiré au petit matin les yeux bouffis la bouche pâteuse, mais on s'offre quand-même des crânes. On est presque au complet, Carlos arrive en retard, il a dû bosser dans des hôpitaux de banlieue jusqu'à une heure du matin. La semaine prochaine, pont oblige, on ne se verra que jeudi, on aura le temps de se reposer, et on en a tous besoin... 

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