Sacré Schröder ! Il aura quand-même réussi à foutre un tout aussi sacré bordel dans le paysage politique allemand. Perdant, oui, mais vainqueur - on n'en est plus à un paradoxe près. Rémonté du plus bas des sondages, qui, c'est désormais une habitude, n'avaient rien laissé prévoir. Face à lui, Angela Merkel, la candidate de la droite, ne faisait et ne fait pas le poids. Comment pouvait-elle s'imaginer, elle, femme, Allemande de l'Est, protestante, vivante en secondes noces et sans enfants, représenter la CDU, parti masculin, ancré à l'Ouest, catholique et traditionaliste?

Après coup, bien sûr, on peut faire le malin. Et d'ailleurs, ça ne va pas tarder, je ne donne pas cher pour l'avenir politique de la candidate. ll faudra sans doute un Sarkozy pour battre Schröder. En fait, la CDU en a un, de Sarkozy, dans la personne de Friedrich Merz - sauf que celui-ci se tient pour l'instant à l'écart, tapi dans l'ombre, comme aiment dire les éditorialistes.

Donc, aucune majorité, ni pour rouge-vert, ni pour noir-jaune. De toutes les coalitions possibles, la plus à la mode en ce moment c'est celle dite "Jamaïque", du nom des couleurs du drapeau noir-jaune-vert. Donc une alliance entre la droite, les libéraux et les verts - faisable et infaisable à la fois. Jamaïque? Joschka Fischer, le patron des verts, a rigolé en s'imaginant ses opposants soudain en dreadlocks, un spliff à la main et du reggae en guise de musique de fonds. Si cette coalition se concrétise, l'ambassadrice de la Jamaïque en Allemagne invite tous les chefs de parti concernés dans son pays. En voilà de la motivation...

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