Bonne nouvelle: après quelques sessions, je peux affirmer con toda confianza qu'il n'y a ni chieur ni chieuse dans mes cours. Et Dieu sait si on les craint, ces zigotos, ça peut vous saboter un cours pour tout un semestre, et on n'a aucune possibilité de s'en débarrasser: il a payé son cours, il est donc en droit de rester, et à nous de nous débrouiller avec. Bien que l'alerte-aux-chieurs entre profs fonctionne, on ne sait jamais vraiment sur qui on va tomber.

Mais là, tout va bien, petits groupes sympas, atmosphère détendue, rythme de croisière enclenché. Le cours le plus enthousiasmant, c'est l'atelier de philo. J'avais prévu deux sessions introductives, j'en suis à quatre: la question de savoir comment définir la philosophie nous a tenu en haleine deux semaines durant (d'ailleurs inutile d'insister: il est tout à fait illusoire de trouver une seule et unique définition, mettons "philosophie" au pluriel; cependant, se demander ce qu'est la philosophie, c'est déjà philosopher, donc oubien on tombe dans le paradoxe, oubien on en arrive à des conclusions de ce qu'est philosopher etc. etc.). Etc. Armando, le seul philosophe professionnel, se tient comme promis en retrait. Un autre type, par contre, aime bien s'entendre parler, faudra le freiner quelque peu. 

Suis en train de lire, comme tout le monde, j'imagine, le dernier Houellebecq. J'y reviendrai sans doute, mais une chose est certaine: il faut avoir un sacré mauvais esprit pour taxer ce livre d'ennuyeux, comme l'ont fait certains journalistes. Alors que s'il y a une chose ennuyeuse dans la littérature française, ce sont bien les romans de journaliste.

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