... mauvais dans les deux cas. De très mauvais goût d'abord, cette affiche publicitaire qu'on rencontre ces jours-ci à Mexico:

Image choc. Depuis la campagne d'un marchand de textiles italien d'il y a une dizaine d'années, on en a vu d'autres. Rien à objecter contre les campagnes de prévention contre le cancer évidemment, sauf que celle-ci présente la particularité de culpabiliser la victime: "Le cancer féminin, ce n'est pas seulement toi qu'il touche", annonce l'affiche. Ah bon. Donc, si je comprends bien, une femme atteinte d'un cancer est une irresponsable face à sa descendance? Plaît-il?

Je me suis rappelé une autre campagne, contre le piratage des DVDs, celle-là. Cette fois, c'était le papa qui trinquait: il arrivait tout fier à la maison avec des DVD pirates pour le fiston, célébrant sa bonne affaire, et fiston raconte que lui aussi, comme papa, a fait une bonne affaire: il vient d'acheter les devoirs de maths de son copain, comme ça fiston n'aura pas à les faire lui-même. Consternation de papa, regard méprisant de maman, voix off: "Mais qu'est-ce que tu enseignes à tes enfants?".

Mauvaise conscience. On dirait que y faire appel fonctionne très bien au Mexique. Il n'est pas innocent de remarquer que la campagne contre le cancer s'intitule "croisade". Il est par contre judicieux de se souvenir que le Mexique est une des pays les plus catholiques du monde. Et que la mauvaise conscience s'incarne dans le personnage du prêtre, si l'on suit Nietzsche (et pourquoi pas le suivre?).

Rubrique "c'est quoi ces culpabilisations?": une brésilienne, tout d'abord, sous forme de bossa parue en 1960, par un de ses compositeurs des plus prolifiques. Puis une autre, du Led Zep cuvée 1976, présentée comme composition originale, mais plus ou moins piqué à une chanson éponyme du folkeux John Renbourn. Là, au moins, on a une raison de se sentir coupable.

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