Ça y est, j'en ai encore une fois retrouvée une, de lettre, dans un vieux livre. A croire qu'il y a des correspondances entières éparpillées dans de vieux volumes stockés chez les antiquaires. Voyons voir un peu celle-ci:

Elle nous vient de Pointe-Noire. Ah. Il y a un petit dessin qui paraît africain sur la lettre. Serait-ce donc?... Bon allez, une recherche google et oui, Pointe-Noire existe, il y en a même deux, Pointe-Noire (avec tiret) en Guadeloupe et Pointe Noire (sans tiret), seconde ville et capitale économique de la République du Congo. A priori, il s'agirait donc de la Pointe-Noire guadeloupéenne, d'autant plus que le destinataire évoque "la presse de métropole", ce que ne ferait sans doute pas un Congolais. Le dessin nous fournit en outre une précieuse indication sur la destination de cette lettre: Gouarec (dans les Côtes d'Armor, re-google). Parfait. Donc, une lettre partie de la Guadeloupe arrivée en Bretagne que je retrouve au Mexique, dans un bouquin de Henri Vincenot intitulé Mémoires d'un enfant du rail, Hachette Littérature, une première édition achevé d'imprimer en avril 1980. Très mystérieux, tout ça... 

La lettre elle-même est datée du 3 juin 1984, donc postérieure à l'achat du livre. En feuilletant un peu, je tombe sur autre chose: une coupure de presse du journal de Le Parisien daté du vendredi 9 mars 1984. Décidément, ce livre est plein de surprises... L'article découpé s'intitule "Les Jeunes Communistes: "Nous ne sommes pas des pigeons" et ça parle de l'insatisfaction de ces mêmes Jeunes Communistes qui se sentent floués par le premier gouvernement Mitterrand. Le destinataire de Gouarec avait probablement une sensibilité très à gauche. Le ton de la lettre, elle, n'a cependant rien d'un discours de militant, pas de tutoiement ou de "camarade"; au contraire, même si le ton reste amical, on se vouvoie. De plus, certains indices laissent penser que le destinataire n'était pas des plus démunis:

  • "Je vois que vous bossez toujours dans la maison de Gouarec [...] afin de poser le bel âtre. J'espère que la cheminée en kit sera arrivée à bon port." 

Donc, une maison de campagne que le destinataire retape? Un peu plus loin le destinateur guadaloupéen évoque un projet de voyage du destinataire:

  • "Vous n'avez toujours pas de réponse pour l'Espagne. Il faudrait que vous songiez à réserver ailleurs. Les annonces pour les locations en Espagne ne manquent pas et il n'est pas trop tard. Vous partez en août?"

Le destinataire n'a-t-il finalement pas pu réserver en l'Espagne et a-t-il finalement choisi le Mexique à la place? Mince hypothèse... Quant à l'auteur du livre, Henri Vincenot, c'est un chantre de la Bourgogne, peut-être une autre piste sur l'origine véritable du destinataire; on ne bourre pas de documents un livre qui ne vous importe pas... Le destinataire, qui plus est, a anoté la lettre. Il écrit entre autres:

  • Je désire garder cette lettre. Pourquoi ai-je enfin trouvé quelqu'un qui puisse trancher les questions en si peu de mots.

Bel hommage au destinateur...

Si le destinataire ou le destinateur lisent ce billet (ça m'étonnerait, mais on sait jamais), je suis évidemment prêt à restituer le tout.

A télécharger, deux petites chansons lettrées:

Rubrique "c'est quoi ces chansons?": Il n'y a plus beaucoup de traces (non plus) du chanteur de soul R.B. Greaves, dont l'unique de titre de gloire est justement cette chanson: un scénario un peu telenovela, donc lequel l'amant floué par sa maîtresse écrit à sa femme pour lui dire qu'il revient à la maison (on ne dit rien de l'accueil que lui a réservé l'épouse ;-). L'autre chanson, c'est du premier Bowie, une ballade folk au ton un peu résigné. Les deux chansons sont sorties en 69 (année érotique, oui je sais...)

Hermione... Y aurait pas bientôt un nouveau Harry Potter qui sort?

Retour à l'accueil