Reforma, c'est comme tous les grands boulevards capitalins de ce bas monde: y a des magasins. Et puisque Reforma est bloqué, ces magasins perdent de l'argent, plusieurs millions de pesos aux dires de certains (le peso vaut environ 7 centimes), et même des emplois, plus d'un millier, paraît-il.

J'ignore si ces chiffres sont fiables, mais il est certain que nous aussi, à l'IFAL, on pâtit. On est en période d'inscriptions pour la rentrée mardi prochain, et pour l'instant, c'est un peu maigre, comme clientèle. C'est que bon nombre d'étudiants seront obligés de traverser le campement pour arriver jusqu'à nous, et comme on ne sait pas quand ni surtout comment ça va finir, la prudence est de mise. Misère. Moins d'élèves, moins de cours. Il faudra sans doute reconvertir certains profs en jardiniers, plongeurs à la cafète, laveurs de carreaux ou franc-tireurs postés sur les toits. Après tout, en tant que prof, on nous a toujours dit qu'il fallait être polyvalent. C'est l'occasion de le prouver.

Justement, tandis que les étudiants s'inscrivent au compte-gouttes, nous autres profs, on se fait former, comme toujours en septembre. Ateliers, conférences - on en profite pour se foutre mutuellement de nos gueules glaner de nouvelles idées et activités pour nos cours, histoire d'échapper à la routine. Je proposerai moi itou une conférençounette lundi prochain, un thème qui me démange depuis quelque temps déjà: le fonctionnement de la mémoire. C'est presque prêt, quelques détails à fignoler, notamment du côté neurologique, mais après, hahaaa, je m'en irai pourfendre ce concept de "mémoire collective" tel Zorro pourfendant la culotte du sergeant Garcia.

Bon, pour l'instant, l'heure est à la cogitance (ou au cogitement, comme vous voulez) et je reprendrais volontiers une aspirine ou deux.

Chansons de prise de tête à télécharger:

Rubrique "c'est quoi ces chansons?": Celle de The Police est issue de leur album le plus bancal, paru en 1980. Voices Inside My Head, au rhythme lancinant, obsédant, en est une des plus potables, annonciatrice de Synchronicity quelques années plus tard.

La seconde, que vous aurez probablement du mal à vous procurer sur CD, est une composition de Burt Bacharach, grand manitou de ce qu'on a appelé dédaigneusement le easy listening et qu'on peut maintenant écouter sans risquer sa réputation d'esthète. Et tant mieux, la mélodie est superbe, exactement ce qu'il vous faut quand vous avez (le sentiment d'avoir) bien bossé. Repris par Sacha Distel sous le titre "Touteuh la pluie tombeuh sur moi" (approximativement).

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