C'est une banalité, mais quand on habite loin de son pays, à l'abri du brouhaha médiatique et du pataquès académique, on finit par se repencher sur ses classiques, littérature, musique, peu importe. Comme si on voulait ajouter un éloignement dans le temps à celui dans l'espace. Depuis que j'habite au Mexique, je ressens d'ailleurs progressivement une envie de Moyen Âge, puisqu'il n'y en a pas ici. La dernière fois que j'étais à Paris, en juillet 2005, une des premières choses que j'ai faites, c'était de courir au musée de Cluny. Je me suis gavé d'armures, d'étendarts et autres Dames à la Licorne.

Pas besoin de remonter jusqu'au Moyen Âge, ceci dit. En revenant d'Europe, j'ai encore ramené des gros tas de bouquins à ne plus savoir où les mettre. Contrairement aux DVDs et CDs, dont l'import est limité, on peut enmener autant de livres qu'on veut, au Mexique. "Ce vice impuni de la lecture", comme disait Larbaud. Et parmi ces livres, Colomba, de Mérimée. J'ai dû le lire dans une version estropiée au lycée. Force est de constater, constatè-je, que ça tient encore la route. Dialogues vifs, suspense, quelques fantasmagories héritées du romantisme, portraits ironiques, voire une autonarration déguisée toute moderne, je dois dire que j'ai été agréablement surpris. Et surtout, aucune volonté de faire Grand Ecrivain coûte que coûte. Rien de hugolien, donc.

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