Depuis Lost season 1, que d'eau a coulé autour de l'île! Nous en sommes à la "saison" 4, et comme on n'en est pas à un paradoxe près, nous aurons donc droit à une cinquième saison.

Jusqu'à présent, j'avais pensé que cette série était la plus philosophique entre toutes, avec sa problématique d'alterité, de contingences, son huis-clos très sartrien, le conflit entre destinée et libre arbitre et tout un tas de jolies choses destinées à nous aérer les neurones. Avec aussi ce curieux John Locke, qui tient son nom d'un philosophe anglais et qui réapparaît en saison 4 sous le nom de Jeremy Bentham, autre philosophe anglais - et qui, soit dit en passant, n'a rien d'un philosophe mais tout d'un gourou frustré. D'où aussi, du moins avec la grille d'interprétation qu'on avait sous la main jusqu'en saison 4, cette dimension mystique voire carrément christique: les paralytiques qui se remettent à marcher, les condamnés à mort (cancer) qui guérissent - tandis que d'autres tombent malades, comme par punition pseudo-divine, ommmm.... ommmm....

En saison 4 toutefois, le mysticisme cède la place à autre chose. Déjà qu'on avait épuisé tous les flash-backs imaginables pour éclairer le passé de chacun des protagonistes, on en vient maintenant aux flash-forwards, sans aucun respect pour la chronologie, évidemment; tout à fait dans l'esprit de la série, on vous donne une pièce du puzzle, à vous de la placer où il faut. Autre changement, dans le mauvais sens cette fois, on en est venu à insérer des trames de vengeance (Ben, Sayid); on passe donc du christique à Monte Cristo. C'est toujours jouissif à voir, mais ça montre aussi que les producteurs commencent à manquer d'idées et à miser sur de vieilles recettes de roman-feuilleton. Heureusement qu'il y a cette autre nouveauté, l'irruption de la physique quantique dans l'univers de la série, ni plus ni moins - et d'après ce qu'on a cru comprendre: de l'anti-matière au centre de l'île. On n'en sait pour l'instant ni le quoi ni le comment, ni surtout le pourquoi, mais avec un tel anti-gadget, il y a encore de quoi s'amuser pendant une saison ou deux, foi de quark.

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