Je vous vois, amies,
tandis que le cortège s'ébranle s'avance à pas lourds démesurés
tandis que se fêtent grands zommes et mythes à la mode
préhispanique coloniale
indépendante insurgée
révolutionnaire télé
je vois vos corps nus danser danser s'exposer
sous le soleil contrepointé lunaire
délier de vos pas légers le cortège qui s'écourte
des colifichets qu'on feint nous faire connaître
oui, nous y sommes
non, nous n’y sommes pour rien

(Viva Allende! Viva Hidalgo)

Frêles humains stigmatisés héros sanctifiés
banni soit leur nom au contraire des
vôtres issus d'histoires tragiques de Grèce de Rome
sauvés d'un continent à cet autre
qui n'a de latin que vos prénoms païens
et vos nombrils où s’explicitent des univers humides de sens
que vous importe si vous y êtes
car vous en êtes

(Viva la Corregidora !)

Je vois vos visages me dévisser et me diviser
en éclats tranchants de miroir blême
reflétant rayons d'espagnol et quelques photons nahuatl
tandis que le cortège s’évapore dans un bruit de confetti

(Viva Guerrero! Viva Morelos!)

Je m'en irai donc mendier mon chemin
faire la manche en vers endimanchés portés
à ébullition par vos souples nervures
et mon sang cool
J’y suis
J’y suis presque

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