Les jungles du Chiapas a priori impénétrables
Foisonnent d'endroits insoupçonnés
Tel ce château bleu
Y respirent les aigues-marines et les lapis-lazuli
Y s’égarent quelques azulejos colonisateurs
Château bien caché, presqu’invisible
Et craint et redouté et condamné
Puis effacé des mémoires vives
Puis rêvé

Nadie fue, nadie irá

Protégé par une faune fantasque
Et une flore carnivore
Et des chemins qu’ignorent même les Tzotzil et les Tzaltel
Si le hasard s’y aventure
Ce n’est que labyrinthe à perdre raison
Les murs se conjuguent en nuances azures
En bleu de ciel cruel, en bleu terreur
En bleu barbu de conquistador
En bleu de B. Traven, en bleu
D'exilé

Nadie fue, nadie irá

Aux portes translucides répondent
Des pièces aux dimensions mobiles
Aux espaces qui se rétractent et aux
Couloirs aléatoires et organiques où se couche
Le jaguar le plus insomniaque
Et son rêve sonne ton réveil hors de
Ce songe bleui que tu m’as raconté
Et qui répond et qui s’accorde aux tons bleuâtres de
Ma fumée

Nunca fui, nunca iré

 

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