jongle, jongleuse

sur un fil acéré

transparent, transatlantique

ta crainte de t’abîmer

dans un maëlstrom d’écume

qui engloutit jusqu’au silence

 

jongle, jongleuse

le soleil te refroidit

les bourrasques se jouent

de ton équilibre

fini, les chemins de traverse

il faut aller de l’avant

 

jongle, jongleuse

la vérité est au bout du voyage

peut-être

les frontières sont invisibles

et l’exil intermédiaire

et les tracés lumineux

 

jongle, jongleuse

nul cri de chaton égaré

ne te fera rebrousser

nul ullulement d’hibou lunaire

ne t’arrêtera

ni moi non plus

 

jongle, jongleuse

la plante des pieds meurtris

mais ton pas est sûr

monstres marins et sirènes

applaudissent ta progression

indolente

 

jongle, jongleuse

sur ce cable tendu

sous l’œil grivois du badaud

pour peu tu resterais

à jamais sur ce fil

de bonheur acéré

 

(projet de textes pour une musique de Sabina C.)

Retour à l'accueil