La jongleuse
jongle, jongleuse
sur un fil acéré
transparent, transatlantique
ta crainte de t’abîmer
dans un maëlstrom d’écume
qui engloutit jusqu’au silence
jongle, jongleuse
le soleil te refroidit
les bourrasques se jouent
de ton équilibre
fini, les chemins de traverse
il faut aller de l’avant
jongle, jongleuse
la vérité est au bout du voyage
peut-être
les frontières sont invisibles
et l’exil intermédiaire
et les tracés lumineux
jongle, jongleuse
nul cri de chaton égaré
ne te fera rebrousser
nul ullulement d’hibou lunaire
ne t’arrêtera
ni moi non plus
jongle, jongleuse
la plante des pieds meurtris
mais ton pas est sûr
monstres marins et sirènes
applaudissent ta progression
indolente
jongle, jongleuse
sur ce cable tendu
sous l’œil grivois du badaud
pour peu tu resterais
à jamais sur ce fil
de bonheur acéré