Passé minuit heure française, mon blog devient américain, du moins si j'en crois mes stats de chez sitemeter qui m'indiquent une grosse majorité US à venir voir sur mon blog si j'y suis. Aucune idée quel en est le pourcentage de francophones, j'imagine qu'ils viennent surtout pour les musiques. Sinon, of course, la plupart d'entre vous se connectent depuis la France. Parmi les autres pays présents dans les stats, il y a les francophones (Suisse, Québec, Belgique) et les non-francophones où j'ai quelques liens virtuels ou réels: Mexique, Grande-Bretagne, Allemagne - d'ailleurs, à ce sujet, un petit encart: übrigens verzeichne ich seit einigen Tagen verdächtig viele Klicks aus Greifswald; hinterlasst mal einen Kommentar, vielleicht kennen wir uns ja (noch). 

Et puis, il y a les visites qui laissent rêveurs, des visites improbables, des gens qui se connectent depuis le Japon, l'Islande, le Madagascar, le Sénégal, la Grèce, l'Argentine... D'autres pays encore... Alors, pour changer des anglosaxonneries habituelles, allumons aujourd'hui la sono mondiale:

Et on commence par le Japon: Kyu Sakamoto a réussi l'exploit d'être numéro un aux Etats-Unis et dans les top tens européens en 1963, du jamais vu ni avant ni après. La chanson s'appelle: Sukiyaki... Bon, les gastronomes parmi vous savent très bien que le sukiyaki, c'est une soupe, et de fait, le titre original, c'est Ue o muite aruko , ce qui veut dire à peu près "en marchant je lève la tête". Le vers suivant en donne l'explication: "...pour empêcher mes larmes de couler". Le titre culinaire vient d'un producteur anglais qui a importé la chanson et en a publié une version instrumentale intitulée Sukiyaki par ses soins. Un peu comme si on importait Les Feuilles Mortes et qu'on la rebaptiserait Blanquette de veau

L'Islande, ensuite. Tout le monde connaît Björk, mais là, on va parler de Sigur Rós, groupe qui existe depuis 1994: postrock sphérique, ambient, un son très original et attachant, et si les islandophones parmi vous (il doit bien y en avoir) ne comprennent rien de ce que chante le chanteur, c'est que celui-ci interprête quelques unes de ses chansons dans une langue imaginaire qu'il a inventée. Voilà un groupe qui veut se faire comprendre. Titre paru en 1999.

Le Madagascar, maintenant. Venant du sud de l'île, Senge excelle dans la polyphonie vocale traditionnelle, ce qui au Madagascar s'appelle "beko" ou "sabo". Je ne peux rien vous dire de plus, sauf que c'est très beau. La chanson, chantée a capella donc, date probablement de l'an 2000.

Du Sénégal, la musique nous est plus familière, ce qui compte tenu de sa richesse d'une part et de sa présence en France métropolitaine de l'autre n'étonnera personne. L'Orchestra Baobab, fondé dans les années 60, s'était séparé en 1987. On en serait resté là, si Nick Gold, le même bonhomme qui a remis sur pied le Buena Vista Social Club, n'avait eu l'idée de reformer le groupe. Les revoilà donc, avec leur son métissé afro-latin, chaloupé, sensuel. Ils chantent en wolof, en français et en espagnol. Coumba, qui date de 1982 et n'a pas pris une ride, est chanté en français.

Pour la Grèce, j'ai dû tricher quelque peu. Angélique Ionatos est bien grecque, mais elle quitte son pays en 1969 et sa carrière est essentiellement française. Un de ses disques s'intitule Chansons nomades, et le fait de mettre Sappho en musique ou de chanter du Theodorakis ne l'empêche pas de chanter en français et même de, tiens tiens, broder des chansons autour des extraits du journal de Frida Kahlo. To Tragoudi Tis Limnis se veut comme une sorte de blues grec, tellement blueseux qu'en l'écoutant la première fois, j'avais d'abord pensé à une artiste russe. Paru en l'an 2000. Et oubliez le sirtaki pour le moment.

Pour finir, l'Argentine (drôle de voyage en zig-zag, hein?). Comme le dit le proverbe sudaméricain: "Les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas et les Argentins du bateau." Dans ce sens, la musique de Barbara Luna, autre artiste installée en France, n'est que partiellement argentine - elle ne se restreint pas aux seules revendications de l'héritage européen. Comme cette chanson, India Morena, qui est d'inspiration plutôt andine voire mexicaine...

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