"Vous voulez bien voir l'exposition sur la Perse?" La caissière guette ma réaction. Nous sommes au Musée d'Anthropologie, bourré de vestiges préhispaniques, mais qui abrite aussi des expositions temporaires. Vu mon air de touriste guërito mal dégrossi, la caissière s'assure que je ne me trompe pas d'entrée et que je n'irai pas voir les Perses tout en croyant voir les Aztèques. Apparemment ça arrive. Non non, vous en faites pas, moi je veux voir ça:

Cette expo a eu un succès fou, des queues immenses pendant des semaines et surtout les dimanches où l'entrée est gratuite. Là, c'est les derniers jours et l'affluence a baissé, tant mieux pour moi. Donc, question du jour via Montesquieu: "comment peut-on être persan?"

Ou mieux: comment l'était-on, durant tout ces millénaires? L'expo ne se limite pas aux fastes de Cyrus, mais englobe, de manière un peu trop elliptique peut-être, tout ce qui s'est passé sur l'actuel territoire de l'Iran depuis les Mèdes à l'essor de l'Islam, en passant par les Parthes, les Achéménides, l'hellénisme. Libre à chacun de juger si l'actuel président en est le digne héritier, mais je crois que la question est vite réglée.

 

Beaucoup d'histoire à traverser de salle en salle, et les Mexicains ont eu la bonne idée d'apposer des tableaux qui mettent en parallèle l'histoire persane et celle mexicaine. Ce qui est d'autant plus fascinant qu'il n'y a eu, et pour cause, aucun contact entre les deux cultures. Alors que pour la Perse, il y a eu forcément des rencontres avec des cultures voisines de l'ouest (Egypte, Grèce, Rome) ou de l'est (Inde, Chine, Mongolie), quelqu'un qui est venu dire bonjour tôt ou tard, en insistant parfois lourdement.

Grandeurs, décadences - soit, mais on verra ce qui se passera quand dans 3000 ans des extra-terrestres un peu curieux arriveront à faire refonctionner nos ordis et à déchiffrer nos blogs. Où plutôt non: on ne verra pas.

Rubrique "c'est quoi ces temps perdus?": La chanson est de Crosby, transfuge des Byrds, hymne tout juste pré-woodstockien, sorti en 1969. J'ignore si vous avez lu son autobiographie, mais c'est à peu près à ce moment-là que pour lui, les gros problèmes allaient commencer. Quant aux Stones, c'est un peu curieux: en 64, ils chantaient Time Is On My Side, et voilà que dix ans après ils ne font plus tellement les fiers. Peu importe, finalement: en 74, les Stones n'avaient pas encore terminé le premier tiers de leur carrière. Quant à Mick Taylor, il se fend d'un dernier grand solo. Peu de temps après, il quittait le groupe. "La fin des Stones?" titrait Rock & Folk avec un Jagger agonisant en couverture. Du tout.

Retour à l'accueil