C'est l'heure des bilans, ce qui, vu la date, n'étonnera personne. Donc voyons voir un peu ce que j'ai pu retenir de l'année musicale - choix évidemment subjectif et discutable comme il se doit...

Pour commencer, je n'ai pas du tout accroché aux Arctic Monkeys, ni d'ailleurs à grand chose de nouveau en provenance du UK cette année. Une fois n'est pas coutume, ça a bougé beaucoup plus aux Etats Unis; on parle de plus en plus de ce mouvement de folk psychédélique appelé New Weird America, qui regroupe des artistes hétéroclites et à contre-courant de l'insupportable bienpensance américaine actuelle. C'est plutôt une bonne nouvelle. De ce mouvement et en dehors, j'en retiens quatre: Sufjan Stevens, Beirut, Joanna Newsom et Cat Power.

La reprise de l'année: Petra Haden et sa version a cappella de God Only Knows. - Pari risqué que de s'attaquer à ce classique des Beach Boys, probablement une des meilleures chansons jamais enregistrées. Pari gagné. J'en avais déjà eu l'intuition en écoutant une version en duo, Brian Wilson et les Corrs, et donc, force est de constater: cette chanson passe mieux avec des voix féminines.

Les revenants de l'année: J'aurais pu choisir Dylan, mais comme il revient d'une manière ou d'une autre tous les ans... Donc, les revenants de 2006: The Who, qui sortent un nouvel album plus de 20 ans après le dernier. Bien sûr, ils sont reduits à un duo, l'entreprise est donc discutable à souhait, mais après tout, ça a l'air de fonctionner (sur certains titres).

Du côté français: Bon, je suis un peu éloigné de la source, et si des blogeurs français avaient le courage d'utiliser un peu plus des sites comme The Hype Machine, on en saurait davantage, mais je retiens une autre revenante: Charlotte Gainsbourg, dont le dernier album, produit par feu son papa, date de 1986. Elle a su s'entourer de grosses pointures comme Air, comme l'ex-chanteur des Pulp Jarvis Cocker, il n'empêche que la parution de 5:55 s'intègre bien dans cette tendance à revaloriser les égéries sixties oubliées (Clothilde, Jacqueline Taïeb etc.), les petites rengaines faussement innocentes dont justement Serge Gainsbourg a été le pourvoyeur le plus prolifique. Sur le titre choisi, on reconnaîtra d'ailleurs les violons de Bonnie And Clyde. Encore une tendance nostalgique, me direz-vous...

Du côté allemand: Il y a bien eu un nouvel album des épatants Hambourgeois de Kante, mais je viens tout juste de le commander. En attendant, j'ai bien apprécié la production lo-fi de Barbara Morgenstern, que j'ai déjà posté il y a quelques mois. Belle chanson, moitié en angalis, moitié en allemand, issu de l'album The Grass Is Always Greener (à qui le dis-tu...), qui regorge d'autres merveilles.

Du côté latino: J'en retiens deux. Kinky, du nord du Mexique, mélange de dance et musique traditionelle du coin (l'inévitable accordéon), coopérant sur quelques titres avec l'ex-chanteur de Men At Work (qui ça?), et puis les Brésiliens de Cansei de Ser Sexy, de l'électro-pop qui n'a plus rien de brésilien tel qu'on le connaît. Bref, si on voulait danser cette année, il fallait se tourner vers le sud. Ça vous étonne vraiment?

Plaisir coupable: Les Texas Lightning, la participation allemande au Grand Prix de l'Eurovision 2006. C'est vous dire. De la country guignolo, avec l'exacerbation de tous les clichés du genre, mais en fin de compte, c'est mine de rien le tube feel good de l'année, tiré de l'album Meanwhile Back At The Ranch... Le groupe, probablement sans lendemain, compte parmi ses membres une célébrité derrière les fûts, Olli Dittrich, qui joue en Allemagne le même rôle qu'Alain Chabat en France. En voici la vidéo, j'aggrave mon cas:

 Et voici tout le bazar à télécharger:

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