Oui, je sais, en ce moment même, il doit y avoir des MILLIERS de photos de fêtes d'Halloween qui se publient un peu partout dans la blogosphère - eh bien, tant pis! vous aurez les miennes aussi; comme ça, on sera tranquille pour un an (et je n'ose même pas imaginer ce qui va se passer à Noël).

On a encore une fois fait la fête à l'IFAL vendredi dernier, genre combinaison Halloween/Día de Muertos, et en sus les résultats du concours "donner un nom à la cafète" (ah? il fallait donner un nom? Moi je trouvais que ça sonnait bien, "la cafète", pour une cafète). Sandra, la meilleure gérante de cafète dans ce monde-ci et au delà, avait entrepris de décorer les locaux et la cour de monstres, de cercueils, de fleurs d'oranger dès lundi. Le conseiller culturel s'était offusqué contre cette halloweenisation d'une tradition mexicaine datant de l'époque préhispanique, mais bon, que voulez-vous qu'on fasse? Halloween prend le pas sur tout, un syncrétisme irréversible ici comme ailleurs. Après tout, le sapin de Noël nous vient d'une tradition germaine, Odin et Thor vous saluent bien, et c'est après seulement qu'on l'a incorporé dans le rituel chrétien, histoire de faire plaisir aux barbares fraîchement convertis. Brillante idée, in saeculo saeculorum. Donc tant pis pour Halloween, et puis ça amuse les gamins.   clopes, sabritas, tequila, corona - comme ça au moins il nous fout la paix

 pour les morts - vous avez vu la taille de la bouteille de tequila? 

Ceci dit, les traditions purement mexicaines ont été préservées, témoin cette offrenda, un autel où les esprits des morts en vadrouille trouveront tout ce qu'il faut pour se remplir la panse: tequila, bière, le pain des morts, des fruits, des botanitas, des fleurs d'oranger, les fameux crânes en sucre (cf. plus bas) et même un programme des cours de l'IFAL, on ne sait jamais. Tout est préparé, les monstres, sorcières et autres vampires arrivent, moi-même déguisé en diablotin, avec juste une paire de cornes acheté l'après-midi à un marchand ambulant, aïe, j'aime pas du tout, mais jouons le jeu.

 

En fait, à part les monstruosités coutumières, il y a aussi un Zorro, une hippie, une artiste peintre, un gros singe, encore que lui, je ne sais pas s'il ne s'était pas tout simplement échappé du zoo. Une gamine vient me demander son "trick or treat" pour sa gamelle. Je verse généreusement une dizaine de pesos, tout en me promettant de me faire rembourser par sa maman, qui se trouve être une collègue prof. Le deejay, ce soir, c'est Antonio, qui, il y a quelques mois encore, faisait garçon-café léthargique chez Sandra.

Le temps de se taper quelques coronitas, et c'est l'heure du baptême de la cafète. Premier prix: une bouteille magnum-trois litres de téquila, hips! Et le gagnant est... le fils de Pati, dix ans, et dorénavant une splendide carrière d'alcoolique précoce en perspective ;-)

La cafète s'appellera donc "La tour IFAL". Bon. Pourquoi pas. Andale.

 petite sorcière mex 

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